lundi 30 juin 2008

la chatte à deux têtes

Appartement de Panisse/Int/Jour

Panisse et Ranita se font face, toujours devant la fenêtre, toujours muets, comme s’ils étaient restés là pendant tout ce temps. L’émotion de leurs regards donne l’impression qu’ils ont assisté à la confession d'Antiphon.

Soudain Panisse recule lentement. Ranita lui demande où il va. Panisse tourne les talons et sort du plan, lâchant qu’il doit aller chercher Thomass. Ranita reste muette et stupéfaite.


Rues/Ext/Jour

Panisse, revêtu de ses habits de super-héros, pour la première fois du film, arpente les rues sous un soleil aveuglant. Il se dégage quelque chose, dans ce soleil et la douceur des pas de Panisse, de l’ordre d’une respiration, d’un élan de liberté, presque d’une victoire.

La ville, en totale harmonie avec les mouvements de Panisse, semble s’offrir à nos yeux comme si c’était la première fois.

Soudain quelque chose attire l’attention de Panisse, qui aussitôt enlève son masque et se cache derrière un arbre. Il se met alors à suivre discrètement quelque chose que nous ne voyons pas. Il enlève également sa cape et son écusson et se met à hâter le pas, jusqu’à rattrapper un élégant homme d’une soixantaine d’années, en costume. Les deux hommes échangent au milieu de la rue des mots que nous ne percevons pas, Panisse n’a pas l’air très à l’aise. L’homme hoche la tête, comme en réponse à une question que lui aurait posée Panisse.


Café/Int/Jour

Panisse et l’homme sont face à face dans un café qui pour la première fois n’est pas le Café de l’Industrie.

L’homme est en fait Numéro Zéro, un super-héros légendaire aujourd’hui à la retraite. C’est l’une des deux idoles absolues de Panisse, avec Radovan Rémila Stoï, tué pendant la première bataille des Pépélomonides. S’il a décidé de devenir un super-héros il y a deux ans au lieu de faire des études d’informatique, c’est grâce à eux deux et à ce qu’ils ont représenté pour toute une génération.

Panisse lui demande ce qu’il fait désormais. Numéro Zéro répond qu’il est à la retraite, et qu’il n’a plus qu’une activité : vieillir et mourir à petits feux. Panisse, surpris, lui demande pourquoi il n’enseigne pas comme le font Supad ou La Boule. Numéro Zéro est amusé par la question : enseigner et former des jeunes ne lui a jamais traversé l’esprit, même si on lui en parle sans arrêt, et cette fameuse période dorée dont parlent les medias n’a pour lui jamais vraiment existée. Il se rappelle qu’il faisait ça parce qu’il ne savait rien faire d’autre, mais qu’au départ il a toujours rêvé d’être romancier. Il ne comprend pas ces jeunes qui cherchent à ressembler à leurs ainés, alors que lui ne cherchait qu’à s’en défaire. Il voit surtout que la retraite des super-héros est ridicule, et qu’il n’a même pas assez d’argent pour se payer un gigolo par semaine.

Panisse ne relève pas, et lui demande comment ils se sont disputés avec La Boule, le directeur des Surpuissants HX3. La réponse de Numéro Zéro est difficilement compréhensible, et celui-ci questionne en retour Panisse sur ses activités et son actualité. Panisse raconte qu’il était à la recherche de son ami d’enfance Thomass, avec qui, coïncidence, il s’est lui aussi brouillé. Il a parfois l’étrange impression qu’en essayant de retrouver Thomass, c’est son propre reflet dans le miroir qu’il cherche. Mais Panisse délaisse ces réflexions personnelles pour poser à Numéro Zéro une question qui lui brûle les lèvres (il dit « rêves » à la place de « lèvres »): il a toujours soupçonné que c’était lui et pas La Boule, comme le dit la légende, qui a porté le coup final à XXX pendant leur combat final de la première bataille des Pépélomonides ; La Boule était un défenseur terrible mais son inertie ne lui aurait jamais permis de vaincre XXX.

Numéro Zéro est agacé par la question qu’on lui pose tout le temps, et propose à Panisse d’aller en boite pour danser. Panisse est décontenancé, il tente de refuser. Numéro Zéro lui propose alors un cinéma, le flatte sur ses bras si minces, Panisse est visiblement mal à l’aise et refuse encore.

Un silence s’installe entre les deux hommes, Panisse a les yeux baissés et Numéro Zéro le regarde en fumant.

Panisse s’excuse, il doit partir retrouver sa copine avec qui il a rendez-vous.

mardi 24 juin 2008

invocation of my demon brother

Assayas sur Kenneth Anger (ça vaut aussi pour Posé Jacky):

"S'intéresser à l'autre, c'est accepter l'autre en tant que scénario, et s'ouvrir à la fiction qui est l'interaction de plusieurs regards autres, de plusieurs désirs à la fois contradictoires et complémentaires mais au bout du compte unifiés. Unifiés par la fiction justement, suscitée par le cinéaste-magicien qui s'accepte non plus en tant que pur démiurge mais en tant que poète dont l'art naît de sa relation avec le monde dans son étrangeté, c'est-à-dire non pas avec ce qu'il en sait, ce qu'il en connaît et qui au fond est déjà absorbé par son expérience, mais avec ce qui lui est extérieur, avec ce qu'il ne connaît pas, faisant du processus artistique un processus de découverte, d'exploration du réel et de son altérité (et le ramenant ainsi à l'identique)."

C'est pour contredire la loi qui veut qu'on ne peut filmer que ce qu'on connaît (je dirais la loi scorsesienne, à laquelle j'ai longtemps cru). C'est Jean-Charles Hue et son "Y'a plus d'os" qui m'ont mis la puce à l'oreille.

lundi 23 juin 2008

initiation à l'entreprenariat

Panisse, vêtu d’un marcel et d’un slip blanc, est devant son ordinateur, dans son appartement. Il y a un lit double au milieu de la pièce, quelques posters aux murs de films américains et de Comics. Des fenêtres ouvrent sur l’extérieur, ensoleillé.

Panisse est en train de finir d’écrire un message sur Myspace à son ami et super-héros Sabri Louatah, lui aussi connecté, dans lequel il raconte le plan qu’il a élaboré pour retrouver les Incubes qui ont enlevé son ami Thomass. Alors qu’il relit à voix haute mais de façon presque inintelligible son message avant de l’envoyer, son portable sonne.

C’est l’homme de cinquante ans de la boite, qui lui explique qu’il vient de créer une nouvelle société de super-héros ; il a entendu parler de la victoire de Panisse contre le Sécateur et souhaite le recruter. Panisse lui explique à son tour qu’il a décidé de se lancer en solo et qu’il vient de créer un entreprise individuelle, lorsqu’il se rend compte que la communication a été coupée. Panisse rappelle l’entrepreneur mais tombe sur son répondeur ; il lui répète alors sur sa messagerie ce qu’il était en train de dire, mais le type le rappelle en même temps ; il reprend donc l’appel et réexplique une troisième fois sa situation. L’entrepreneur lui propose un salaire avec primes, Panisse lui vante les avantages fiscaux de son entreprise individuelle.

Alors qu’il revient sur son ordinateur finir le message qu’il écrivait, il constate qu’il a reçu une invitation d’ami de la part d’une certaine super-héroïne, « Ranita ». Il accepte et, se rendant sur la page de Ranita, se rend compte qu’il s’agit de la super-héroïne qui l’a sauvé contre les Black Jack Boys (on ne sait alors s’il a reconnu la fille de la boite). Elle lui envoie un message privé, dans lequel elle lui propose un rendez-vous au Café de l’Industrie, dans deux heures.

dimanche 22 juin 2008

generation X

Alors voilà, l'idée est arrivée vendredi, alors que je prenais un café à Pigalle en attendant la soirée nouveaux cinémas au divan du monde, je sais pas ce que ça vaut ni combien de temps ça va durer, mais depuis 2 jours j'y pense et je crois qu'il y a quelque chose, en tout cas quelque chose qui me parle et me ressemble un peu, comme on dit.

synopsis: Hervé découvre que son sperme contient un vaccin contre le sida. Il doit alors faire l'amour avec le plus de séropositifs possibles, hommes et femmes, afin de les guérir.

Hervé serait joué par HPG, et grosso modo le film c'est plein de fois la même séquence: discussion en champ contre champ entre HPG et un séropositif souhaitant bénéficier du vaccin, puis scène de sexe entre les 2.

Le titre est totalement provisoire, Generation X c'est le nom d'un groupe de jeunes super héros mutants (les X-men en plus jeune).

Sinon j'ai la première et la dernière scène.

Première scène: un gamin, entre 6 et 8 ans, d'origine chinoise, un peu enrobé, habillé en noir avec un t-shirt sans manche, marche le long de la rue Keller une boite de pétards claque doigts à la main. Il balance ses pétards contre les murs et les vitrines de la rue, de façon régulière et nonchalante. On le suit avec un long travelling arrière, de face.

Dernière scène: Hervé et sa copine sont dans l'appartement d'Hervé. Celle-ci lui explique qu'elle le quitte car il ne lui accorde plus une seule minute depuis son activité de vaccin humain (oui, beaucoup d'histoires de ruptures...). Elle claque la porte et laisse Hervé seul et abasourdi. Soudain quelqu'un frappe à la porte. Hervé se précipite pour ouvrir, mais ce n'est pas elle: un jeune homme vêtu de façon très élégante (et interprété par Laurent Talon) se présente à lui. Il s'excuse de le déranger mais aimerait entrer dans l'appartement quelques instants: il lui raconte avoir vécu une histoire d'amour pendant un an avec une fille qui habitait cet appartement, qu'ainsi il y a passé beaucoup de temps, et laissé un certain nombre de souvenirs; il n'y a pas remis les pieds depuis 7 ans. Hervé le laisse entrer. Le jeune homme marche lentement de pièce en pièce, s'assoit, se relève, semble parfois absent. Puis les deux font connaissance. Le jeune homme explique qu'il est un super héros. Bon l'idée vous l'avez compris c'est que la fin de ce film c'est la rencontre du couple qu'on verra dans Panisse et Ranita (même si dans Panisse et Ranita, HPG était déjà un leader des Surpuissants HX3 avant de rencontrer Talon).