lundi 15 septembre 2008

Sous la terre sans Daniela

SOUS LA TERRE

Juillet 2005, je découvre la vie parisienne en m’installant avec Philippe-Henry rue Sedaine. Heureux hasard, Jacky et moi commençons chacun un stage Place Clichy. Nous déjeunons ensemble tous les jours pendant 4 mois, et devenons amis.

Malgré l’absence de Cyrielle, je passe un bel été à écouter Combat Baby de Metric tous les matins avec Audrey. J’acquière un nouveau téléphone portable et me met en tête de tourner quelque chose pour le Pocket Film Festival.
Deux idées adviennent alors.

La première est l’histoire éternelle des néo-parisiens : celle de leur découverte fascinée du métro parisien. J’imagine un film en trois parties que je nomme provisoirement Station Frédéric Lucand.

La première partie filme le métro dans toute sa splendeur mécanique : des escalators immenses avalant des hommes minuscules, des portes d’ascenseur s’ouvrant et se refermant inlassablement, des hommes traversant les couloirs comme des ombres fuyantes.

La deuxième partie est une succession de portraits pris à la dérobée avec mon téléphone.

La dernière partie est docu-fictionnelle : je suis en train de filmer dans le RER presque vide, à l’aube, quand je m’aperçois qu’un couple est discrètement en train de faire l’amour. Je les observe de loin un moment, puis décide de m’approcher lentement d’eux qui ne se rendent compte de rien, et les filme à quelques sièges de distance. Certains voyageurs cachent mal leur gêne ou leur mécontentement. Je prends soudain conscience que je suis arrivé à destination et saute hors du wagon avant que les portes ne se referment. Je continue à filmer les amants depuis l’extérieur jusqu’à ce que le métro disparaisse et que la station s’offre dans sa plus grande nudité.

Bien qu’ayant trouvé une amie prête à faire l’amour dans le métro pour le film, je ne réussis à tourner que les deux premières parties, dont je retrouve les rushs par hasard en septembre 2008.

(musiques : Dead Disco et Combat Baby de Metric)


SANS DANIELA

Je rencontre Daniela pour la première fois en octobre 2005 à une soirée chez Alex, rue Dauphine. Brésilienne et Américaine à la fois, belle et pétillante, incroyablement vivante, je tombe aussitôt amoureux. Quelques semaines plus tard, je lui propose de faire un film avec mon téléphone portable. Je ne me rappelle plus du titre provisoire, mais l’histoire était la suivante.

Un homme tombe amoureux d’une femme dans la rue et se met à la filmer avec son téléphone, à la dérobée. Il la suit dans la rue, dans le métro : partout. Un soir, il réussit à s’introduire chez elle et la filme en train de dormir.

Je ne sais plus par quel artifice scénaristique, mais ils finissent par se rencontrer et devenir amants, et l’homme, ayant pris l’habitude de la filmer avec son téléphone, continue à le faire, pas toujours avec son consentement.

L’homme erre avec son téléphone dans les rues de Paris, à la recherche de l’ombre de celle qu’il a tant aimée. Filmant obsessionnellement toutes les filles qui lui ressemblent, il finit par tomber sur elle. Je ne sais plus comment se terminait cette histoire.

Je n’ai tourné qu’une demi-journée avec Daniela, aujourd’hui repartie à Boston.

(musiques : Daniela d’Elmer Food Beat et Daniela de Christian Castro)